« Le beurre de karité, tremplin économique pour les femmes »: c’est l’essentiel à retenir de mon passage dans Les Maternelles d'Afrique sur TV5 Monde.
En théorie...
Dans la pratique, ce n'est pas forcément le cas.
Montrer les coulisses et les différentes étapes de fabrication du beurre de karité, c'est la première étape pour mettre de la valeur sur le beurre de karité et mettre la lumière sur les productrices; sur le travail fastidieux que l'on a tendance à oublier.
Avant de mettre du beurre de karité dans les pots, la plupart des femmes vendent le beurre en boules
Elles chargent leur production dans un panier jusqu'au marché le plus proche (des heures de marche), le transportant sur leur tête, sous le soleil brûlant.
Elles peuvent passer toute une journée voire des jours à essayer d'écouler des boules de karité, très souvent avec peu de succès. Elles doivent faire le trajet retour, en espérant que le karité restant ne fonde pas, chemin faisant.
C'est le quotidien des productrices de karité à Solla par exemple. le Mardi étant le jour de marché, c'est le jour où elles espèrent tout écouler, pour pouvoir à acheter des provisions pour leur famille avec l'argent gagné.
J'ai vu ma mère vivre cette vie.
Et cette expérience, je l'ai vécu.
Les week-ends, j'aidais ma mère à écouler son stock. Je me suis promené avec un plateau de beurre de karité, dans les rues de Gbossime et de Atikoume (pour ceux qui connaissent Lomé).
Avec ma mère. Ou souvent avec d'autres enfants de commerçantes.
A ce moment-là, je n'avais aucune idée de l'éffort physique et mental que cela necessite pour produire du karité , continuellement, à force de perdre la moitié de son stock de beurre à cause de la chaleur ; de la patience pour gérer la dévalorisation de son travail et de son produit. Mais, je savais déjà que je ne voudrais pas que ma mère et d'autres femmes vendent du karité de cette façon, dans ces conditions. Toute leur vie.
Je ne cesserai de le dire.
Tokè-n'sa, c'est plus que du karité.
Et L'une des valeurs que Tokè-n'sa prône, c'est LE RESPECT.
Le respect de l'autre, en général. De son travail, en particulier.
Alors, lorsque vous achèterez du beurre de karité auprès des vendeuses ambulantes, s’il vous plait, montrez leur du respect.
Le respect passe d'abord par l'acceptation du prix qu'elles fixent pour leur produit.
C'est vrai, Il y a tellement d'offres, donc vous avez le pouvoir de négocier.
Il n'y a rien de mal à vouloir en avoir pour son argent.
Mais, Non, ce n'est pas une faveur que d'acheter leur produit.
C'est un échange de service. 🤝
Pensez au temps, à l'énergie consacrés à la fabrication du karité, aux coulisses que nous vous montrons ici.
Vous saurez alors comment négocier.
Dans le respect de l'autre.
Avec Tokè-n'sa, je sais que nous avons encore un long chemin à parcourir, surtout dans l'amélioration des conditions de travail des productrices.
Savoir que nous faisons déjà une différence dans la vie de ces femmes et de leurs communautés en écoulant leur production, sans perte ni gaspillage, nous donne l'envie de continuer.
Et tout , ceci c'est grâce à Vous. 💛